映画とシャンソン

« Il n’y a pas dans le cinéma français la création d’un genre comparable à ce que fut la comédie musicale dans le cinéma américain. Pas de mise en place d’une industrie propre avec formations d’experts (chanteurs professionnels, danseurs, directeurs artistiques spécialisés etc…). Pourtant depuis l’invention du parlant, le cinéma français n’a cessé de chanter. Mais s’il chante, c’est avec la fraicheur de l’amateur, avec la puissance de subversion d’une effraction. L’œuvre de Jacques Demy est un prototype de cinéma «en-chanté» sans aucun autre équivalent. De Godard à Carax, la Nouvelle Vague et ses descendants ont ménagé à la pause-chanson une place stratégique, au cœur de l’identité stylistique du film. Avec Serge Bozon, Valérie Donzelli, les frères Larrieu, Thierry Jousse, Christophe Honoré et tant d’autres, le cinéma français le plus contemporain s’empare à son tour de cet étrange héritage. Sur le mode de l’irruption, de l’inattendu, de la rupture, un certain art de faire surgir la chanson occupe la place du cœur dans le cinéma français. »
Jean-Marc Lalanne

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