(1937/France=Allemagne/90’/n&b/35mm/VOSTJ)
avec Jean Gabin, Mireille Balin, René Lefevre, Maurice Baquet, Jane Marken, Robert Casa

Spahi à Orange, Lucien, « gueule d’amour », multiplie les conquêtes féminines jusqu’à sa rencontre avec Madeleine, demi-mondaine, qui se joue de lui, lui fait perdre toute superbe, le fait déchoir et tuer.

 » Grémillon et son scénariste Charles Spaak vont se livrer à une féminisation audacieuse de l’image de séducteur de l’acteur. Gabin « Gueule d’amour » (surnom chargé d’ambivalence sexuelle) doit ses succès féminins à son élégance en habit d’apparat. L’uniforme de spahi devient, au-delà du fétichisme, la seule forme de travestissement que tolère la virilité. La conclusion, misogyne à souhait, laisse entendre que l’amitié de Gabin pour son camarade d’armée, le frêle René Levebvre, est plus forte que sa passion pour Madeleine (Mireille Balin, parfaite en garçe). C’est finalement le plus beau rôle de Gabin, et le premier film où on le voit pleurer. Abonné aux morts violentes, le héros du peuple quitte ici l’écran derrière une vitre de train, le regard mouillé, après avoir échangé un baiser avec son ami sur le quai de la gare. Ce chef-d’œuvre absolu du mélodrame des années 30, loin de correspondre aux canons populistes, fait donc figure d’exception à la règle. Il confirme l’idée selon laquelle tous les grands films français sont des anomalies et Jean Grémillon le plus secret de nos cinéastes. »  (Olivier Père)

avec le soutien de Tamasa distribution et de l’Institut français

* suivi d’une conférence de Takayuki Nitta, historien du cinéma français

01
19
  • 2014-01-19 - 2014-01-19
  • 17:00
  • ouverture des portes : 20min avant la projection
  • tarifs : plein tarif : 1200 yens, étudiants : 800 yens, adhérents et moins de 15ans: 500 yens
  • Institut français du Japon - Tokyo (03-5206-2500)
  • Institut français Tokyo - Espace images
    〒 162-8415
    15 Ichigaya-funagawara-machi, Shinjuku-ku Tokyo

<< 17èmes Semaines des <i>Cahiers du Cinéma</i>