Le cinéma enregistre des corps, leurs mouvements, mais aussi leurs émotions, leurs affects et leur charge érotique. Comment le cinéma rend-il cela possible, comment rend-il possible l’amour à l’écran ? Eric Rohmer, Sacha Guitry, Jean-Marie & Arnaud Larrieu, et Roland Barthes nous guident à travers l’histoire du cinéma d’amour par des voies singulières.
Liberté de l’amour et amours libres
Si tous les films du monde accordent une place de choix dans leur scénario aux relations sentimentales, aux irrépressibles attirances érotiques, le cinéma français a donné aux emportements et aux dépendances amoureuses une fonction autonome.
Il faut probablement chercher les origines de cette tendance dans ce qu’il est coutume de nommer le « libertinage », trait marquant de la culture française du 18ème siècle. Cette expression désigne un comportement de conquête et de séduction. Dans la littérature, le théâtre puis dans le cinéma, le libertinage donne une importance centrale à l’amour pour définir et construire une vision du monde.
Des personnalités contemporaines appartenant à des générations différentes peuvent être réunies par cette caractéristique de la culture française. C’est ce à quoi invite la programmation dédiée à cinq personnalités marquantes cinématographiquement et philosophiquement, quatre cinéastes et un grand écrivain-sémiologue : Sacha Guitry, Eric Rohmer, Jacques Rivette, les frères Larrieu et Roland Barthes.
L’énumération de ces cinq noms peut faire sourire car rien ne justifie à priori leur rapprochement. Pourtant, comment par exemple, ne pas associer le monologue, dans le film de Guitry Faisons un rêve, d’un homme qui attend avec impatience sa bien-aimée et le texte de Barthes intitulé L’attente qui compte parmi les plus beaux moments des Fragments d’un discours amoureux ?
Tout le cinéma de Rohmer est conçu depuis l’imagination de stratégies empruntant paradoxalement au puritanisme de Blaise Pascal pour déclencher l’engagement amoureux d’un autre ou d’une autre. L’hédonisme des frères Larrieu paraît très loin de la sophistication de Rohmer. Néanmoins, leurs films Peindre ou faire l’amour ou 21 nuits avec Pattie sont également des mises en scènes de conquêtes.
Sacha Guitry, Eric Rohmer, Jacques Rivette, Jean-Marie & Arnaud Larrieu, et Roland Barthes et les autres jeunes cinéastes, nous guident dans l’histoire d’un cinéma d’amour « à la française » par des voies singulières.
Dominique Païni
- Le cinéma est/et l’amour
- L’amour fou ou ludique : hommage à Jacques Rivette avec Jeanne Balibar
- Eric Rohmer : comédies de la conquête amoureuse
- Comédies sentimentales à la française
- Sacha Guitry, l’amour de la langue
- Le Désir au féminin : rétrospective des films des frères Larrieu et la carte blanche sur l’érotisme.
organisé par l’Institut français du Japon
avec le soutien de : Institut français, CNC, Fondation Sasakawa, TV MONDE, Unifrance Film, l’Université Tokyo
merci à ANA, Asashi Shimbun, Le Petit Bureau, Cetera International, Cinemacguffin, Cinema Vera, Comstock Group Inc., Copiapoa Film, Etanje, Eurospace, Gaumont, Les Films du Losange, Japan Community Cinema Center, Indie Sales, Indie Tokyo, Mermaid Film, National Film Center, Nikkatsu, Tokyo International Film Festival, Pathé International, Planet Plusone, Pyramide International, Tamasa Distribution
- 2016-04-15 - 2016-07-09
- ouverture des portes : 20min avant la projection
- tarifs : plein tarif : 1200 yens, étudiants : 800 yens, adhérents : 500 yens
- Institut français du Japon - Tokyo (03-5206-2500)
- les billets seront mis en vente 1 heure avant chaque séance, et jusque 20 minutes après le début de chaque séance.