Eiko MIYAMOTO, administratrice de l’lnstitut Romain Rolland, novembre 2002

Notre monde évolue à un rythme étourdissant. Nous vivons aujourd’hui au sein d’un réseau révolutionnaire de transmission de l’information. De Kyoto, il est désormais possible de diffuser simultanément ces deux cultures différentes que sont celles de la France et du Japon. Cette source, c’est l’Institut français du Japon – Kansai qui vient d’être rénové et modernisé. Qu’il soit le bienvenu!

L’Institut français du Japon – Kansai, à Kyoto, c’est un parcours long de 75 ans. Un point d’arrivée, en quelque sorte, si l’on estime qu’une vie d’homme dure 80 ans. Un regard en arrière vers le moment du départ permet de découvrir que nombre de participants sont, plus tard, devenus célèbres. Inconnu au milieu de ceux-ci, un jeune homme : Miyamoto Masakiyo, qui, après avoir accompagné l’Institut durant un demi-siècle, est mort il y a vingt ans. Moi qui écris ces lignes ai été sa compagne des dernières années de sa vie. C’est en son nom, pour témoigner de tout ce qu’il avait vécu, que j’ai publié “ La France et le Japon à Kyoto ”, en 1986 (éditions Surugadai). Ce qui me vaut aujourd’hui l’honneur de figurer dans l’ouvrage édité à l’occasion de la rénovation de l’Institut, avec la bienveuillance de M. Pierre Fournier, directeur de l’IFJK, que je voudrais ici remercier très sincèrement.

L’Institut est créé en 1927

Emanation de la Société de Rapprochement Intellectuel Franco-Japonais, association d’utilité publique qui a pour président l’ambassadeur de France, l’IFJK est un lieu d’échanges entre le Japon et la France qui a vu le jour à Kyoto. Il a été créé en 1927, sur une des collines de l’Est de la ville, Kujoyama, où lui a succédé l’actuelle Villa Kujoyama.

Tokyo possédait déjà, depuis 1924, sa Maison Franco-Japonaise. Son premier pensionnaire, Francis Ruellan, un géographe qui avait enseigné à l’Ecole Navale, profitait souvent de l’été pour venir à Kyoto et faire des recherches sur le Mont Hiei, au nord-est de la ville. L’idée lui vint un jour de créer une sorte d’université d’été sur cette même montagne. Pour y enseigner la langue française, bien sûr, mais également l’Art, l’histoire, la géographie, la philosophie, bref tout l’éventail de la culture française. Sa proposition recueillit l’adhésion immédiate de ses pairs de l’Université Impériale de Kyoto [aujourd’hui Université Nationale ] et de l’Université du Kansai. Restait un problème: le financement.

La nomination de Paul Claudel au poste d’Ambassadeur de France

La nomination du poète Paul Claudel au poste d’ambassadeur de France fit sensation au Japon, où il prit ses fonctions en novembre 1921. C’est peu après qu’ouvrit la Maison Franco-Japonaise. Il était dorénavant permis d’espérer la naissance d’un établissement du même type dans notre région du Kansai. Claudel y fit de fréquentes visites, surnomma le Hieizan  » la montagne sacrée  » de Kyoto, et mit toute son influence au service du projet de F. Ruellan.

Paul Claudel et Romain Rolland

関西日仏学館 ポール・クローデル
関西日仏学館 ポール・クローデル

Dans son Journal, entre les 4 et 7 juillet 1926, Claudel parle de son voyage à Kyoto, de son séjour à ce qui s’appelait encore le Miyako Hotel, de sa montée au Hieizan d’où il admire le panorama du lac Biwa et où il se promène parmi l’épaisse forêt de cèdres. Invité en soirée chez un peintre, Yamamoto Shunkyo, au bord du lac Biwa, il nous a laissé, sur un tableau improvisé de son hôte, l’inscription suivante: “ Que le cheval soit, et le cheval fut ”. Comment exprimer de plus magistrale façon le souhait que nourrissait alors le poète? Ces mots figurent tout en haut de l’œuvre, un présent de l’artiste au célèbre Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Osaka, Inabata Katsutaro, sans doute présent ce jour-là.

45 ans plus tard, le fils aîné de M. Inabata, Taro, en fit don à Miyamoto qui, après avoir voué sa vie à l’étude et la traduction de Romain Rolland, venait d’investir l’argent ainsi gagné dans la foundation de l’Institut Romain Rolland. Je conserve toujours précieusement ce cadeau offert à cette occasion.

Claudel et Rolland s’étaient connus à Paris, sur les bancs de Louis le Grand. Tous deux partageaient le même penchant pour la solitude, mal à l’aise dans l’atmosphère fin de siècle de la capitale. Ils allaient souvent au concert au Châtelet. C’est au retour d’un de ces concerts qu’ils se séparèrent, un jour de mars dans le jardin du Luxembourg, une séparation qui devait durer un demi-siècle.

Et c’est l’un et l’autre déjà âgés que le grand poète catholique Claudel et l’auteur désormais universellement admiré de Jean Christophe, se retrouvèrent à Paris ; c’est avec le même regard clair de leur jeunesse qu’ils se regardèrent longuement. En 1944, après la mort de Rolland, l’Association des Amis de Romain Rolland vit le jour à Paris, et son premier président fut Paul Claudel.

Le rôle déterminant de Katsutaro Inabata

関西日仏学館 稲畑勝太郎

Revenons au projet d’Institut et aux préparatifs de sa réalisation pour dire que le plus gros effort financier, on le doit aux hommes d’affaires d’Osaka, la production industrielle locale étant alors bien supérieure à celle de la région de Tokyo.

Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Osaka et membre de la Chambre des pairs, Inabata Katsutaro avait, dans sa jeunesse, été envoyé en France par le département de Kyoto pour y étudier les techniques de la teinture, puis avait réussi dans les affaires. C’est lui qui prit l’initiative de convoquer une réunion préparatoire, le 29 septembre 1926, à laquelle participa évidemment Claudel, afin de mobiliser les bonnes volontés.

S’ajoutant aux efforts d’Inabata, la confiance dont bénéficiait l’ambassadeur fit que les fonds réunis dépassèrent de manière inespérée les premières estimations, jusqu’à atteindre le double de ce qui avait été obtenu pour la création de la Maison de Tokyo. Il faut ici mentionner les noms du Consul de France, Armand Hauchecorne, et l’intérêt que le Recteur de l’Université de Kyoto, les trois gouverneurs locaux et les maires portaient au projet. Du coup, grâce aux importants fonds obtenus, du modeste projet initial d’une université d’été on passa à celui de la création d’un établissement permanent, l’IFJK.

Tokyo, de son côté, n’était pas sans s’émouvoir et s’inquiéter de ce futur Institut de Kyoto, et ne tarda pas à le faire savoir. Voici les raisons qu’invoque Sylvain Lévi, spécialiste de bouddhisme de réputation internationale et directeur du temps de F. Ruellan: “ Notre Maison Franco-Japonaise souffre déjà d’un budget de fonctionnement insuffisant. Si, là-dessus, on construit un autre Institut à Kyoto, notre budget risque de se trouver amputé. Il deviendra un concurrent pour notre établissement et nous pourrions un jour nous trouver dépassés par lui… ”.

du “Kansai” et non “de Kyoto”

Répondant avec fermeté, point par point, à chacun des opposants, Claudel finit par convaincre le ministère. Preuve des talents diplomatiques de l’ambassadeur poète! C’est à juste titre qu’on peut considérer l’Institut comme le souvenir qu’il nous a laissé de sa venue chez nous.

Ainsi naquirent la Société de Rapprochement Intellectuel Franco-Japonais et son émanation, l’IFJK. “ du Kansai ”… et non “ de Kyoto ”, comme on pourrait s’y attendre. Pourquoi? Eh bien, parce qu’il est le fruit de la générosité des industriels de la région. Immeuble en bois de deux étages (avec une partie en sous-sol et une tourette); surface: environ 450 m2, surface totale: 720 m2; coût total des travaux: 40 000 yens d’alors; entrepreneur : compagnie Obayashi.

L’ouverture au public le 22 octobre 1927

Institut français du Japon - Kansai

Le jour de l’ouverture au public, le 22 octobre, tombait le jour de la fête Jidaimatsuri. “ Société de Rapprochement Intellectuel Franco-Japonais ”, “ Institut français du Japon – Kansai ”, “ Bibliothèque Paul Claudel ”, annonçaient de larges banderoles peintes de couleurs vives au flanc de la colline de Kujoyama peu avant encore couverte de bambous nains et fréquentée par les sangliers. Pour la première fois voyait le jour dans notre région quelque chose de français, de ce fleuron de la culture occidentale qui était un objet d’adoration des Japonais.

Le discours commémoratif fut prononcé par René Berthelot, fils de Marcelin Berthelot, venu au Japon à l’occasion du centenaire de la naissance du grand chimiste, aux frais du Baron Heitaro Fujita, président de l’entreprise de construction Fujita. On imaginera la réaction admirative de Claudel quand on saura que cette somme égalait le budget annuel que le gouvernement français consacrait à l’envoi de missionnaires à la Maison Franco-Japonaise, et que le même donateur avait déjà offert le double pour la création du nouvel Institut! Résultat de la largesse traditionnelle des marchands d’Osaka: chercheurs et étudiants se pressaient en foule sur cette colline de Kujoyama, attirés par le slogan  » La France est là, devant toi! « .

A l’inauguration officielle, quelque temps plus tard, Claudel n’étant plus en poste, le discours fut prononcé par son successeur, Robert de Billy, devant un parterre de plus de deux cents personnalités du monde des affaires, de l’administration, de l’université.

Des cours suivis par les meilleurs étudiants du Kansai

関西日仏学館

Les cours débutèrent ensuite, attirant la fleur de la jeunesse bourgeoise et les meilleurs des étudiants. On raconte que le riche patron d’un trust demeurant à Kobe alla jusqu’à acquérir une maison à Kyoto pour sa fille, d’une grande beauté, qui désirait fréquenter l’Institut. On avait mis un piano spécialement à la disposition de cette jeune fille, dont tous les étudiants étaient épris et qui formaient la haie à son entrée dans la classe… Beaucoup d’entre eux devaient par la suite devenir célèbres!

Parmi les étudiants, je me bornerai à un nom, celui du physicien Yukawa Hideki, premier japonais à recevoir le prix Nobel de physique. “ J’ai reçu ceci de l’étranger… vous pourriez y jeter un coup d’œil? ” demandait-il parfois à son maître. Dans cet établissement tout neuf régnait une ambiance qui encourageait les relations libres maîtres et étudiants. Les étudiants n’utilisaient pas le traditionnel “sensei” mais “monsieur” qui instaurait un pied d’égalité démocratique entre tous. N’oublions pas qu’on était à un époque où les classes sociales étaient encore nettement différenciées, qu’on discutait du bien-fondé du suffrage universel, si bien que tout cela faisait de l’IFJK, aux yeux de cette jeunesse, quelque chose de fascinant.

Du côté enseignant, voici un nom qui aurait pu figurer sur la liste du personnel: Jean-Paul Sartre. Après sa sortie de Normale Supérieure, par intérêt pour la culture asiatique, celui-ci demanda à enseigner à l’IFJK et fut accepté. Il s’apprêtait à faire ses bagages, mais en fut dissuadé, dit-on, par la tournure que prenait la situation dans le monde. “ Si j’étais venu ici, au Japon, je ne serais sans doute pas devenu écrivain.. ” confiera-t-il plus tard.

Des manifestations cosmopolites

Concerts, soirées poétiques, conférences… En attirant étudiants et professeurs de même que notables, mais encore Allemands, Américains, Anglais, Russes, de toute la région Osaka-Kobe-Kyoto, chaque manifestation prenait un aspect richement cosmopolite.

La décision du transfert dans le quartier universitaire

関西日仏学館 三代目の館長ルイ・マルシャン

Si l’emplacement du Kujoyama fait qu’il n’est guère pratique, à plus forte raison à cette époque. “ Le Kujoyama, c’est un peu comme le Paradis : on peine à y monter, mais une fois là-haut!… ”, disait-on, si bien que le troisième directeur, Louis Marchand, décida de transférer l’établissement dans le quartier d’Izumidono, proche de l’Université Impériale, son emplacement actuel.

L’Institut Goethe se trouvait déjà à proximité. Les négociations marquèrent le pas, reprirent, car on ne pouvait refuser “ de prêter un terrain à la France alors qu’on le faisait pour l’Allemagne ”, et on parvint à obtenir, à titre gratuit, le prêt d’un terrain de même superficie que le voisin allemand – près de 2030 m2 -, sur l’emplacement de l’Ecole Nationale des Arts et Métiers. Un terrain ensuite acheté par la France.

Une nouvelle fois, M.Inabata réunit les financement du nouvel Institut

関西日仏学館 稲畑勝太郎

Comme il l’avait fait pour Kujoyama, M. Katsutaro Inabata reprit son bâton de pèlerin et réunit une importante somme d’argent. La construction fut cette fois confiée à l’entreprise Shimizu, pour un projet dû à Raymond Mestrallet et adapté à l’environnement kyotoïte par Hichiro Kigo. Ami de ce dernier, Tsuguharu Fujita réalisa un vaste tableau, “ Quatre saisons de Normandie ” et en fit don à l’Institut, où il orna le grand Salon.

L’inauguration le 27 mai 1936

新館落成式 1936年5月27日 写真9・10

L’inauguration, solennelle, eut lieu le 27 mai 1936 en présence de S.A.I. Higashikuninomiya, de l’ambassadeur de France Fernand Pila, des ministres de l’Education et des Affaires Extérieures, des notabilités du département, de la Ville, du Recteur de l’Université, du Directeur de la Maison Franco-Japonaise représentant l’Université de Paris.

Afin d’enrichir les activités de l’Institut et de le rapprocher du monde académique local, une commission fut créée, qui regroupa les plus grandes autorités du moment en matière de science, de littérature, d’art, de musique.

Le comportement exemplaire des dirigeants de l’Institut

新館落成式 宮本正清新館落成式 マルセル・ロベール

Pendant ce temps, l’ombre noire du Reich nazi et de l’URSS stalinienne s’étendait progressivement sur l’Europe et la guerre finit par éclater.

Le directeur, en cet automne 1939, était Marcel Robert, qui, de 1926 à 1930, avait enseigné la littérature française à l’Université Impériale de Kyoto et au 3e Lycée supérieur. Spécialiste de Lafcadio Hearn, écrivain lui-même, cet homme calme était également un fin connaisseur des beaux-arts.

Les enseignants réguliers étaient alors au nombre de quatre: le directeur, donc, Jean-Pierre Hauchecorne (fils du Consul de France) et, du côté japonais, Masakiyo Miyamoto et Michio Yoshimura.

Reflet d’une personnalité directoriale toute dévouée à l’étude, le calme des lieux était propice à la recherche.

Juin 1940 : Paris est occupé. Sur le toit de l’Institut Goethe voisin, on hisse bien haut le drapeau nazi de la victoire. La nouvelle annoncée, la première personne qui accourut pour présenter ses condoléances fut le professeur Kano Naoki, de l’Université Impériale de Kyoto et spécialiste mondialement connu de littérature chinoise. Les journaux s’emparèrent de ses paroles: “ Paris peut bien capituler, la culture française ne saurait disparaître! ”, le cri du cœur d’un grand amoureux de la France qui ne s’inclinait pas dans l’adversité.

Au même moment, l’Institut recevait un visiteur d’un autre genre, s’exclamant : “ La fermeture de l’Institut, c’est pour quand? ” Mais la réponse de M. Robert devait être ferme: “ Il n’est pas question de fermer. Les cours continueront comme par le passé. ”

A présent allié à l’Allemagne et à l’Italie, le Japon s’armait et durcissait sa position vis-à-vis de la France vaincue. L’Institut était désormais totalement coupé de la métropole et dans le collimateur de la Police politique. Puis ce fut Pearl Harbor.

Les cours n’en continuèrent pas moins comme le directeur l’avait affirmé, et ne connurent pour ainsi dire aucun arrêt durant tout le conflit. Mais en 1945, les lieux furent réquisitionnés pour servir d’ateliers à la compagnie Shimazu. L’Institut vidé, le personnel exténué se mettait enfin à souffler lorsque la Police politique arrêtait soudain Miyamoto et Hauchecorne et, sans autre forme de procès, les jetait en prison.

“ Je m’honore d’avoir vécu les derniers mois de la guerre en subissant les mêmes épreuves que mon ami Miyamoto, a confié un jour Jean-Pierre Hauchecorne. Nous avons subi des interrogatoires incessants, été torturés, nos cellules étaient voisines. ” Il semblerait même que Miyamoto n’aurait pas survécu si la défaite japonaise avait tardé quelque peu.

Si Kyoto avait échappé aux bombardements, l’Institut ne sortait tout de même pas tout à fait indemne de la guerre avec ses pièces dévastées et jonchées de documents et archives brûlés par la Police politique.

Après quatre mois de travaux de remise en état, les cours reprirent, avec le même personnel. Mais un bureau demeurait sans occupant : jeune traducteur de Giraudoux, Yoshimura tué le dernier jour des hostilités, en Chine. Où il avait été expédié après avoir refusé de participer à l’occupation de l’Indochine. Refus motivé par son amour pour la France, qui lui interdisait d’intervenir contre elle.

Cinq ans après la fin de la guerre, Miyamoto renonça à enseigner pour accepter la chaire de littérature du département de français nouvellement créé à l’Université municipale d’Osaka. Premier professeur à profiter des échanges rétablis entre les deux pays, il se rendit en France pour travailler sur la correspondance et les œuvres encore inédites de Romain Rolland. Il en profita pour rendre visite à Paul Claudel, dont les tout premiers mots furent: “ Qu’est devenu le Japon? ”, et qui frappa deux fois dans ses mains en disant “ Je prie pour son renouveau ”.

La période de croisière

日仏学館

La paix revenue, l’Institut n’a cessé de développer ses activités. Petit coin de France au cœur de Kyoto, il a même eu un rôle à jouer lors de la conclusion du Pacte d’Amitié entre la Ville et Paris. Ajoutons que l’élégant petit bâtiment blanc lui-même a été classé “ Bien culturel ” par l’Agence pour la Culture.

Chaque printemps, il accueille désormais l’équipe des professeurs du Conservatoire de Paris qui dispensent leur savoir et leurs conseils aux jeunes musiciens de notre pays et donnent en divers endroits une série de concert pour le profit de tous.

Délabré, l’antique Institut du Kujoyama a été démoli pour renaître en Villa Kujoyama. Le nouvel édifice, qui accueille savants, chercheurs, artistes français, est voué aux relations culturelles entre les deux pays. On le doit à un autre Inabata, Katsuo, PDG de Inabata SA, le petit-fils de Katsutaro, qui s’est dévoué pour faire le tour des industriels et administrations de la région pour réunir les fonds. En un temps où les dons ne sont souvent motivés que par un désir de se soustraire passagèrement à l’impôt, on comprend tout ce qu’a de précieux cette amitié de trois générations d’Inabata pour la France.

On ne saurait dénombrer tous ceux qui, jusqu’ici, ont étudié dans ces murs français, littérature, beaux-arts, bref, la culture française. Qu’on songe à cette passionnée de littérature française – depuis trente ans elle y suit ce cours – au point d’avoir confié aux siens: “ A ma mort, je veux que vous fassiez un petit don à l’Institut ”

La rénovation de 2003

日仏学館 2003年 リニューアル・オープン

Par ses qualités de souplesse et d’efficacité, la nouvelle médiathèque est source de bien des promesses. En ce qu’il est désormais un espace offrant entre nos deux pays des rencontres non plus limitées à des personnes physiques, d’individu à individu, mais des communications élargies à une foule de partenaires invisibles, l’Institut nouvelle manière est appelé à un bel avenir. Si notre monde se rétrécit aux dimensions d’un petit coquillage, en même temps il présente la majestueuse ampleur d’une symphonie. Vive la belle harmonie franco-japonaise fruit de cette riche diversité d’éléments qui ont pour nom science, beaux-arts, culture !