この度、読書の秋2021のライティングコンテスト「文芸批評の技術を試してみませんか?」に多数のご応募をいただき、誠にありがとうございました。
審査の結果、皆様の数々の文芸批評の中から下記の文章を選出させていただきました。

最終選考に残った文章を読んで評価したマリー・ンディアイは、「文芸批評の質の高さに感銘を受けました!」と参加者全員を祝福しました。そして、「フランス語のレベルはとても、とても良い」とのことです。

 

受賞者発表

 

フランス大使館・アンスティチュフランセ日本賞

 

HOTTA AKISA

 

エスポワール賞

 

NOMURA KAZUMA

 

第3

 

SHIGEMATSU NAOKO

みんなさん、おめでとうございます!

 

受賞者の文芸批評

 

  1. Dis-moi, Muse, cette femme subtile qui erra si longtemps.
    Les personnages de Marie NDiaye désirent souvent leur maison-spirituellement et matériellement, les personnages s’acharnent étrangement sur leur foyer. Le mot “maison” est également utilisé pour décrire à la fois la véritable “maison” en tant qu’habitation et “le foyer” en tant qu’asile tellement désiré dans ses œuvres. Dans le livre “Rosie Carpe” également, l’héroïne est à la recherche d’un lieu de paix intérieurement et réellement. Rosie, désorientée, enceinte, alors qu’elle n’aurait “couché avec personne depuis quatre ans” – l’histoire se déroule tout en gardant un côté mythique, toutefois, elle brise plusieurs des mythes qui nous entourent. Rosie ment en disant que son enfant est mort. Son lait maternel ne coule plus. La “maternité” est absente de l’histoire. L’autrice ne donne aucun répit, aucun signe des dieux ni aide des esprits. Impitoyablement, la jeune mère est ballotée par l’absurdité de la vie. Mais en même temps, l’autrice libère Rosie des attentes et des stéréotypes tels que “Amour maternel = instinct” et nous expose une nature humaine alternative. Pourquoi les mères devraient-elles s’occuper de leurs enfants “avec attention” et “avec un visage doux”, pourquoi les enfants sont-ils considérés comme beaux ? L’autrice bouscule le sens admis des mots et des normes sociales et déchire les fictions – ou peut-être les invente-t-on ?– en trahissant les attentes et les idéaux inconscients du lecteur. Ces questions primordiales peuvent nous choquer, mais l’autrice nous force à contempler l’abîme insondable qui s’engendre entre la réalité crue et les illusions que nous nous sommes créées. Dans ses profondeurs, nous découvrons de nombreuses facettes de nous-mêmes que nous n’avions jamais imaginées. Dès que le lecteur est capable de faire face à cette réalité sévère sans détourner le regard, on comprend que des Rosie existent partout dans le monde. Lorsque nous songeons à leur halètement, nous nous engageons enfin à détruire nos illusions. Aurait-elle vraiment pu faire de son mari Raglan, son asile ? Ulysse avait un lieu où retourner, mais où se trouve celui de Rosie Carpe, d’une fille-mère, d’une femme ? Ce livre nous rappelle qu’après avoir accepté la dure réalité, l’espérance pourra enfin devenir notre “maison”.
  2. Commentaire sur le roman de Marie NDiaye.
    “Trois femmes puissantes”. Pour moi ce roman est une rencontre, avec plusieurs personnages attirants de femmes. Dans la première partie, la persévérance de Norah m’impressionne. Son père l’a fait venir quelque part en Afrique, où elle sait que son frère est dans une situation très difficile, puisqu’il est en prison, un journal ayant dit qu’il avait étranglé sa belle-mère. Pourtant, Norah sait que le criminel est leur père, et elle a compris que son frère essayait de protéger ce dernier. La narratrice dit : « elle était déterminée, elle, à le sauver et ainsi à l’affronter loyalement. » J’aime cette phrase où on voit la force de cette femme, une sorte d’énergie pure et imperturbable. Ensuite, dans la seconde partie, c’est par le point de vue de son mari qu’on approche une femme qui s’appelle Fanta. C’est son indépendance d’esprit et sa ténacité pour la maintenir, qui font sa puissance. L’homme, Rudy, a bien conscience du caractère éblouissant de sa femme. Je pense qu’il sait qu’il doit respecter son indépendance et qu’alors l’amour vrai pour cette femme se réalisera. Dans la troisième partie, je respecte la volonté de survie malgré tout de Khady. Elle dit ne « jamais s’arrêter de monter » quand elle est face à la peur de la mort. Pourquoi est-elle si puissante ? C’est parce qu’elle sait « qu’on ne peut la remplacer », quelle que soit sa situation. Je crois que c’est une clé qu’elle donne pour ouvrir la porte du labyrinthe que l’on ressent soi-même lorsqu’on se sent dans un désert de solitude. C’est peut-être l’essence de l’amour. Il me semble que la puissance de ces femmes puise dans un sentiment de l’honneur de vivre.
  3. Voyage aux illusions d’optique
    Marie NDiaye, Mon Cœur à l’étroit. Quand j’ai lu ce roman, il me semblait me trouver enfermée dans un kaléidoscope, un monde tournoyant dans un cylindre étroit à un rythme vertigineux. Bordeaux. L’histoire qui s’y déroule est racontée à la première personne par le personnage principal, Nadia, et de son point de vue particulier. Au fil des pages, le lecteur est ébloui par la perception embrumée de l’héroïne et le monde mystérieux qui se forge. Autour de Nadia, l’œuvre se démultiplie entraînant les lecteurs dans sa rotation. Nadia est méfiante et obstinée. En raison de sa personnalité et à sa suite, l’intrigue tourbillonne et mène personnages et lecteurs à la confusion. A n’en pas douter, il s’agit d’un roman policier ! A moins que… ? Le brouillard plane sur Bordeaux et Nadia se demande pourquoi il ne se dissipe pas. Par degrés, l’auteur semble vouloir nous signifier que, sans regarder ni voir le fond des choses, nous nous attachons à l’apparence. Au Japon, un poème chinois intitulé Le rêve du papillon est étudié à l’école. Le papillon se rêve-t-il humain ou est-ce l’humain qui est papillon ? La frontière entre le rêve et la réalité est vague et éphémère. Les limites des choses sont fugaces dans le monde réel. Mais, rêve et réalité, les deux sont perçus par soi-même. Le monde change en fonction du regard et de la situation. Sa lecture terminée, le lecteur ne pourra revenir en arrière. Sa perception du monde sera changée pour toujours. Mais est-il possible de saisir l’essence de ce roman qui déploie la vision d’un monde ambigu ? Le roman de Marie Ndiaye ne serait-il pas en soi une illusion ?

主催

 

 

 

助成

 

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  • 2021-10-01 - 2021-12-06

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