Prix Digital Choc 2016 : Katsuki Nogami

Annonce du lauréat du Prix Digital Choc 2016
Katsuki Nogami

Les festivals Digital Choc (Institut français du Japon), et Scopitone (Stereolux) sont heureux de pouvoir annoncer le nom du lauréat de la deuxième édition du prix Digital Choc pour la jeune création en arts numériques : il s’agit de Katsuki Nogami, avec le projet Rekion voice.
L’artiste sera accueilli en résidence à Nantes, en septembre 2016, en vue de la réalisation de son projet qui sera présenté à l’occasion du festival Scopitone, du 21 au 25 septembre 2016.

Co-organisé par : Ambassade de France au Japon / Institut français du Japon / Stereolux / festival Scopitone
Avec le soutien de l’Institut français et de la Ville de Nantes

Rekion voice / Katsuki Nogami

Humaniser le robot ? Automatiser l’humain ?

En détournant les technologies, les usages, les codes, Katsuki Nogami propose un regard critique sur l’intelligence artificielle, et cette quête de fusion entre l’homme et la machine, dont cette dernière ne se contente plus de lui ressembler physiquement, mais aussi d’imiter son fonctionnement cérébral.
L’artiste aborde ces questions avec une forme de dérision, où des robots plutôt « old school », semblent esclaves de leur propre autonomie.
Déjà présent à Scopitone 2015 avec Yamadataro project, Katsuki Nogami est artiste mutlimédia, producteur de film. Il a étudié auprès d’Olafur Eliasson à l’Université d’art de Berlin et est diplômé de l’Université de Musashino.

Directeur technique : Taiki Watai
Assistant technicien : Jun Inagaki

http://katsukinogami.tokyo/

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Commentaires du jury
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Yukiko Shikata (commissaire indépendante)

A travers le piratage des objets du quotidien ainsi que de divers codes, la critique de Nogami envers l’intelligence artificielle est devenue manifeste. Avant que ne disparaisse l’écart séparant les robots intelligents qui envahissent notre quotidien, et les robots dont l’intelligence dont la dynamique commence à dépasser les capacités humaines, Nogami poursuit sa recherche sur les premiers, à travers expositions et performances. Il faut visiblement un temps au visiteur avant de se rendre compte qu’il se trouve aux côtés d’un robot d’apparence cassé. Dans la performance, Nogami fait sortir du robot des sons mêlés à celui de ses propres os, ce qui produit une scène à la fois humoristique et dérangeante (uncanny). L’histoire du robot bric-à-brac remonte à Nam June Paik, mais ce qui m’a particulièrement intéressé ici est la manière dont ce projet traite de l’intelligence artificielle comme mise en réseau qui transcende de simples robots autonomes, et comment cela nous affecte.

Seiichi Saito (Rhizomatiks)

Alors que nous ne savons pas encore comment réagir à la propagation rapide de l’intelligence artificielle et des robots, de nombreux débats ont cours actuellement afin de comprendre comment cela va évoluer, et quelle distance nous devons prendre face à ce phénomène.
L’œuvre de Nogami nous dévoile sans doute les sentiments que nous possédons tous quelque part envers la technologie. J’espère que les visiteurs qui en feront l’expérience auront à l’esprit que cela correspond à l’un des choix possibles pour l’avenir de cette technologie.
J’ai moi-même hâte de pouvoir expérimenter cette forme d’expression que Nogami a développé et qui me paraît être ce qui doit être fait aujourd’hui dans les arts numériques.

Samson Sylvain (Responsable du service artistique de l’Institut français du Japon – Tokyo / Digital Choc)

Un projet qui joue sur les failles de l’intelligence artificielle, sur les craintes également que celle-ci peut produire dans les relations nouvelles qu’elle commence à esquisser entre l’homme et la machine. L’œuvre de Nogami interroge donc tout autant l’autonomie supposée et potentiellement réelle de la machine, de ses sentiments, que leur humanisation. C’est la manière dont l’humanisation d’une intelligence supposée est traitée, critiquée comme un anthropomorphisme pour ne laisser apparaître finalement que sa cruauté, qui nous a paru parfaitement correspondre au thème proposé cette année.

Cédric Huchet (Festival Scopitone)

http://www.stereolux.org/scopitone-2016