(Etats-Unis /1961 /72′ /HD /N&B /VONST )
de Kent MacKenzie

“Kent Mackenzie, un étudiant en cinéma, décide en 1956 de faire de son quartier sa zone d’études. Il en tire un premier court métrage. En 1961, il retourne sur les lieux, avec un projet plus ambitieux. Il sait que tout ça est fini, que les pelleteuses vont bientôt entamer leur travail de démolition.
Alors, plus ethnologue dans l’âme que documentariste, il va suivre une poignée de jeunes Amérindiens désœuvrés ; ils vivent là, entassés dans un taudis aux pieds du funiculaire. Ils zonent, il n’y a pas beaucoup de boulot pour les exilés ressortis des réserves du Sud-Ouest.
Ceux qui s’accrochent trouvent à Bunker Hill des bars (le Ritz Café !) avec un juke-box pour danser le rock’n’roll, s’envoyer des bières, faire du plat à la serveuse ou à la fille qui attend dans un coin qu’on la drague. Puis c’est la virée à sept ou huit dans une caisse, vers le haut de la colline, et avec un peu de chance une baston pour repousser l’heure de rentrer.
De même que Shadows de Cassavetes reste un document sur son époque, les scènes de The Exiles sont certes jouées, mais cela n’enlève rien à leur vérité – ceux-là ne rejouent jamais que la même partie tous les soirs. Chaque plan s’immerge de lui-même dans un monde depuis balayé. Chaque plan entre en résonance avec les photos de Robert Frank, avec celles d’Ed Van der Elsken sur le Paris de la jeunesse perdue, ou celles d’Anders Petersen au Café Lehmitz.
En gros, toutes les poches du monde où le désœuvrement est roi et les petits matins blafards. Ignoré puis considéré comme perdu depuis 1961, The Exiles a été reprojeté pour la première fois à L.A. en août 2008. Mackenzie, lui, est mort en 1980, à 50 ans.” Philippe Azoury

« Le film de MacKenzie est le plus beau film qui soit sur la communauté Native Américaine. Déracinés, acculturés, loin de toute mythologie, infiniment bouleversants. Au centre du film, un personnage féminin merveilleux. C’est ce film que j’ai fait découvrir à Benicio et qui a guidé toute son interprétation.  » Arnaud Desplechin

avec le soutien de Milestone

* Cette projection sera suivie d’un débat entre Toranosuke Aizawa et Hidetake Yuki.

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  • 2015-01-30 - 2015-01-30
  • 19:00
  • ouverture des portes : 20min avant la projection
  • tarifs : plein tarif : 1200 yens, étudiants : 800 yens, adhérents : 500 yens
  • Institut français du Japon - Tokyo (03-5206-2500)
  • Institut français du Japon - Tokyo, Espace images
    〒 162-8415
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