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Les Poèmes bretons

La fresque maritime, films consacrés à la mer et aux pêcheurs de la Bretagne, sorte de nouveau réalisme féerique. Le triptyque sera complété en 1947 par Le Tempestaire.

L’Or des mers
(France/1931/72min/n&b/DCP/VOSTA)
de Jean Epstein

Hoëdick, un ilot entre Belle-île et Nantes où vivent une centaine de familles de pêcheurs. Dénuée de port, l’île est inaccessible dès que la tempête se lève, privant les habitants de courrier, de vivres ou de soins. Les Hœdicais vivent dans un dénuement absolu et les six mois de l’année où la pêche ne donne pas, c’est la famine pour beaucoup d’entre eux. Le vieux Quoirrec, pauvre parmi les pauvres, vit à l’écart du groupe, rejeté telle une brebis galeuse. Un soir, il trouve sur la grève une caisse déposée par la marée. Il la traîne et la cache. Les habitants apprennent sa découverte et s’imaginent qu’il a trouvé un trésor. Le vieil homme devient l’objet de toutes les attentions, on le flatte, on le régale, on lui offre à boire dans l’espoir de délier sa langue. Mais il est tant et si bien abreuvé de vin qu’il meurt en emportant avec lui son secret. Les habitants se tournent alors vers Soizig, persuadés qu’elle connaît l’emplacement du trésor. L’un d’eux demande à son fils Rémy, le plus bel homme de l’île, de séduire la jeune fille. Mais c’est lui qui tombe sous le charme de la demoiselle, provoquant l’ire de son paternel…
« J’ai vu L’Or des mers et j’étais stupéfait, car c’était tellement proche de ce que je fais moi maintenant. (…) Ce qui m’a frappé  dans L’Or des mers, pour allez vite c’est la mise en scène. C’est-à-dire, un découpage extraordinaire sur des acteurs non-professionnels, sur des paysages et comment sa raconte quelque chose. (…) L’Or des mers je l’ai revu, mais c’est fascinant l’endroit où il arrive à mettre sa caméra. C’est surtout ça. Je trouve que c’est un pionnier du cinéma.» Bruno Dumont

Les Berceaux
(France/1931/6min/n&b/DCP/VOSTA)
de Jean Epstein

En 1931, c’est le début du parlant. L’inventeur Charles de la commune créé Synchro-Ciné dans l’optique de développer son procédé de cinéma sonore. Il imagine en 1930 la formule de « la chanson filmée », sorte de clips avant l’heure où des images viennent illustrer les paroles des chansons. Epstein va tourner toute une série de ces films pour le compte de la compagnie : La Chanson des peupliers, Le Petit chemin de fer, Le Cor, La Villanelle des rubans, Le Vieux Chaland et enfin ces Berceaux. Plus qu’une curiosité, c’est une très belle illustration à la fois du poème de Sully Prudhomme et de la musique de Gabriel Fauré, Les images sont en accord avec la mélancolie des vers, elles épousent la douce mélodie et l’on se laisse effectivement bercer par cette belle évocation de la fin de l’enfance vue comme un navire qui prend la mer.

Le Tempestaire
(France/1947/22min/n&b/DCP/VOSTA)
de Jean Epstein

Une jeune fille s’inquiète de l’absence de son fiancé parti en haute mer. Elle s’en va trouver un tempestaire, ce mage qui, selon une antique croyance, a le pouvoir de commander aux éléments naturels.
« Il n’y a pas d’autre recours pour parler de l’invisible que le visible. Et qu’on ne peut pas faire autre chose que de poser sa caméra devant un paysage et d’attendre pour s’apercevoir d’autre chose qui va se passer après. C’est plus un paysage en fait. La mer qui filme ce n’est pas la mer. C’est une mer cinématographique donc ce n’est pas la mer. La mer est à voir. Elle est là. Donc la mer filmé ce n’est pas la mer. C’est ça qui veut dire. (…) En filmant les choses, il sait très bien qu’il filme autre choses.» Bruno Dumont

avec le soutien de la cinémathèque française

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  • 2015-03-15 - 2015-03-15
  • 12:30
  • ouverture des portes : 20min avant la projection
  • tarifs : plein tarif : 1200 yens, étudiants : 800 yens, adhérents : 500 yens
  • Institut français du Japon - Tokyo (03-5206-2500)
  • Institut français du Japon - Tokyo, Espace images
    〒 162-8415
    15 Ichigaya-funagawara-machi, Shinjuku-ku Tokyo Japan

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